Du 19 novembre au 2 décembre 2025, le cinéma Le Diagonal propose une rétrospective Francis Ford Coppola. Six œuvres (dont deux palmes d’or), six portes d’entrée dans l’univers d’un cinéaste qui a fait vaciller Hollywood. Il ne s’agit pas d’un simple hommage, mais plutôt d’une redécouverte, presque une enquête, sur un artiste qui n’a cessé de courir après un rêve de cinéma total.
Un parcours fragmenté, une œuvre monumentale
Le programme réunit Apocalypse Now Final Cut, Tucker, Conversation secrète, Coup de cœur, Twixt et The Outsiders. Une sélection étrange et cohérente à la fois.
Étrange, parce qu’elle navigue entre blockbusters visionnaires et films plus secrets. Cohérente, parce qu’elle révèle ce que l’on oublie souvent : Coppola n’a jamais été seulement le réalisateur des Parrain. Il est un expérimentateur compulsif, un romantique contrarié, un artisan de la démesure.
Coppola, le rêveur insoumis
Né en 1939, Francis Ford Coppola s’impose dans les années 70 comme la figure flamboyante du Nouvel Hollywood. Héritier de l’opéra italien et de la contre-culture américaine, il alterne fresques tragiques, films expérimentaux et projets impossibles. Producteur, inventeur, vigneron, bâtisseur de studios : Coppola ne cesse de réinvestir chaque succès dans un nouveau pari. Certains films l’ont ruiné, d’autres l’ont sacré. Tous témoignent d’une même obsession : repousser les limites du cinéma.
Apocalypse Now Final Cut : le cœur noir du cinéma américain
Au centre de cette rétrospective, Apocalypse Now Final Cut agit comme une étoile noire. La version restaurée, supervisée par Coppola, réactive toute la violence hypnotique du film. Sur grand écran, la jungle n’est plus un décor mais un état mental. Martin Sheen dérive, le spectateur aussi. Voir ou revoir cette version est une expérience qui justifie à elle seule le déplacement au Diagonal. Le film a reçu la palme d’or en 1979 à Cannes.
Lumière sur les autres Coppola
La force de cette rétrospective Francis Ford Coppola Montpellier est de sortir des sentiers balisés :
Conversation secrète (1974)
Un thriller paranoïaque, quasi minimaliste, où la mise en scène devient un piège acoustique. Gene Hackman y est tout simplement exceptionnel. Le film résonne aujourd’hui avec une acuité quasi prophétique sur la surveillance et la dissolution de l’intime. Un chef-d’œuvre couronné d’une Palme d’or en 1974.
Coup de cœur (1982)
Un opéra kitsch, technicolor et fragile, souvent incompris, qui révèle l’autre facette du cinéaste : celle d’un sentimental prêt à dynamiter les codes du musical pour raconter la solitude moderne.
Tucker (1988)
Film d’époque, film d’utopie, film d’obsession. Un hommage aux inventeurs qui dérangent, miroir discret d’un Coppola entrepreneur, toujours tiraillé entre ambition et chaos.
Twixt (2011)
L’objet le plus étrange de la sélection. Une fantaisie gothique bricolée, qui témoigne de la liberté formelle retrouvée d’un cinéaste vieillissant mais jamais domestiqué.
The Outsiders (1983)
Teen movie initiatique devenu culte, tremplin pour une génération d’acteurs comme comme Tom Cruise, Matt Dillon, Emilio Estevez, Ralph Macchio, Patrick Swayze, Diane Lane ou encore Rob Lowe. Coppola filme l’adolescence avec une tendresse crépusculaire rarement égalée.
Les horaires des séances : Le Diagonal

