Elle appartient à cette nouvelle génération de cuisiniers couteaux suisses et nomades. Alicia Cote, traiteur et cheffe à domicile, a bourlingué de Lyon à Londres avant de déposer ses valises dans l’Uzège. Entre deux prestations et les derniers préparatifs avant l’ouverture de sa pizzeria, nous avons bu un café avec elle.
L’énergie de la cheffe est débordante, sa parole fluide et rapide. Ce jour-là, un épisode cévenol et des vents violents sont annoncés. Alicia Cote s’inquiète pour notre retour en voiture. On perçoit un esprit de camaraderie chez cette jeune entrepreneuse.
À tout juste vingt-neuf ans, elle multiplie les prestations avec son entreprise, « La Cocotte de Carmen ». Sa pratique culinaire, créative et végétale, incline vers une cuisine de marché qui séduit les entreprises et les institutions, mais pas seulement. On jette un œil à son feed Instagram. Deux visages connus, notre ancien Président François Hollande et le journaliste Laurent Delmas ont goûté à sa cuisine. Alicia Cote a aussi concocté le buffet des chefs au Festival Saveurs et Savoirs à Uzès en octobre dernier. Sacré challenge ! On ne lui demande pas à quelle hauteur se situait sa tension sur l’échelle de l’anxiété, on imagine, et nos petits cœurs palpitent.
La cheffe nous parle de son inclinaison pour les vins natures et de son plaisir de travailler avec des vignerons locaux, de son amour pour les légumes, pour Uzès et son marché de la Place aux Herbes, de son admiration pour la cuisine de la cheffe Céline Pham.
La cuisine : une affaire de famille
Alicia Cote est une enfant de la balle, née dans la marmite d’une famille de restaurateurs lyonnais et grandit dans les jupons de Carmen, sa grand-mère cuisinière. Son parcours culinaire, forgé par la transmission et une formation à l’Institut Paul Bocuse, a fait de la jeune femme une cheffe dont la cuisine est à la fois précise et marquée par la transmission. Ses assiettes regorgent de couleurs et donnent l’eau à la bouche. Elle nous raconte ses souvenirs d’enfance, les odeurs et la générosité des plats de sa grand-mère. La cheffe va bientôt embaucher son père pour travailler à ses côtés avant que celui-ci ne prenne sa retraite. La famille, toujours. La boucle est bouclée.
La Pizza de Carmen, la pizzeria d’Alicia Cote à Saint-Quentin-la-Poterie
À Saint-Quentin-la-Poterie, Alicia Cote a repris « La Saint-Quentinoise » et ouvre « La Pizza de Carmen ». Ne vous fiez pas à la consonance espagnole du nouveau nom de cette institution locale, la cheffe Italophile, dingue de pizzas est intarissable sur le sujet. Le projet ? Décliner la pâte de l’un des plus grands classiques de la gastronomie italienne sous toutes ses formes, de la pizza napolitaine au panozzo et au panzerotto. Pour les apéros de dernières minutes, nul besoin d’arpenter les petites routes de l’Uzégeois à la recherche de la perle rare qui saura combler les gosiers de vos invités. La patronne a prévu un coin cave et épicerie fine.
La Pizza de Carmen, chemin de la Garrigue, Saint-Quentin-la-Poterie