3 dimanches pour partager en famille 3 incontournables du théâtre français au Kiasma

3 dimanches pour partager en famille 3 incontournables du théâtre français au Kiasma Photo de scène Sganarelle
©Nadir Hammaoui

Si le théâtre ne cesse d’évoluer, si les propositions des dramaturges contemporains sont mouvantes et extrêmement variées, il est des pièces du répertoire classique que l’on se plaît à redécouvrir et à se transmettre de génération en génération.

Ce sont 3 pièces de théâtre incontournables du patrimoine culturel français que la ville de Castelnau-le-Lez propose de découvrir ou de redécouvrir à l’occasion de la première édition du Festival « Les dimanches du classique ». Un festival tout public permettant d’étirer les week-ends d’automne en famille ou entre amis jusqu’en fin de soirées au cours de 3 dimanches d’octobre à décembre autour de 3 classiques du théâtre, mis en scène par des compagnies professionnelles au Kiasma : Le médecin malgré lui (Molière), Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand) et Tartuffe (Molière).

Le Programme :

Dimanche 9 octobre 2022 à 17h30, Le Médecin. Malgré lui…Affreux, Sales et Méchants par la compagnie des Têtes de Bois.

3 dimanches pour partager en famille 3 incontournables du théâtre français au Kiasma Photo de scène Sganarelle
©jean-marie-collavizza

Sganarelle, un fabricant de cagettes en bois, ivrogne et brutal, bat sa femme Martine. Pour se venger celle-ci fait croire que son mari est un fameux médecin mais qu’il n’accepte de travailler qu’après avoir reçu des coups de bâton. Lucinde, fille de Géronte, mais aussi amoureuse de Léandre, ne veut pas d’un mariage avec Horace, décidé par son père. Pour s’opposer à lui, Lucinde feint d’être muette. Pour soigner sa fille Géronte fait appel à Sganarelle. Copieusement rossé par les domestiques de Géronte, il prend petit à petit son rôle de médecin au sérieux. Lucinde retrouve la parole pour défendre son projet de mariage avec Léandre. Géronte accepte pour gendre Léandre qui vient de faire un bel héritage. Sganarelle pardonne à sa femme et va poursuivre ses activités de médecin.

La Compagnie «Les Têtes De Bois» propose «LE MEDECIN, Affreux, Sales, et Méchants» un «Médecin malgré lui» à la sauce Ettoré Scola…
Quatre comédiens montés sur ressorts pour sept personnages, sans tabou ni limite, revisitent la fameuse comédie de Molière «Le médecin malgré lui», mêlant poésie, fourberie, drame et émotion, scènes réalistes et clownesques.
La mise en scène de Mehdi Benabdelouhab révèle les excentricités et la monstruosité des personnages de la pièce en les rendant outranciers, difformes, mais néanmoins comiques, burlesques, il donne une vision sarcastique de l’humanité et de l’homme face à ses dérives, ses excès et ses vices.
Acrobaties, masques, mimes, musique, et personnages hauts en couleur offrent un divertissement sur fond de satire de la société. La compagnie Les têtes de bois vous invite dans le quotidien des personnages de Molière, au cœur des problématiques de vie familiale et conjugale. Jalousie, tromperie, désir de vengeance, convoitise, et travers humains sont au cœur du sujet. Une histoire qui pourrait être la vôtre, celle de vos voisins, où finalement toute vérité est bonne à rire…

A partir de 12 ans
Durée : 1h15

Mise en scène : Mehdi BENABDELOUHAB
Comédiens : Mehdi BENABDELOUHAB
Valeria EMANUELE

Évelyne TORROGLOSSA
Pablo Facundo MELILLO

Dimanche 20 novembre 2022 à 17h30, Cyrano de Bergerac par la compagnie des 2 lunes.

© Nadir Hammaoui

Cyrano de Bergerac est amoureux de sa cousine, Roxane, mais n’ose pas lui annoncer car il est laid, affligé d’un énorme nez. Il accepte alors d’aider son rival, Christian, à séduire Roxane grâce à sa plume.

Cyrano de Bergerac est l’une des pièces les plus populaires du théâtre français, et la plus célèbre de son auteur, Edmond Rostand. Librement inspirée de la vie et de l’œuvre de l’écrivain libertin Savinien de Cyrano de Bergerac (1619-1655), elle est représentée pour la première fois le 28 décembre 1897, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, à Paris2.

À une époque où le drame romantique a disparu au profit de dramaturges qui reprennent les recettes de la comédie dans le vaudeville (les Labiche et Feydeau sont toujours à l’affiche) ou de pionniers du théâtre moderne (Tchekhov, Ibsen, Strindberg), le succès en était si peu assuré qu’Edmond Rostand lui-même, redoutant un échec, se confondit en excuses auprès de l’acteur Coquelin, le jour de la générale. La pièce est pourtant un triomphe, et Rostand reçut la Légion d’honneur quelques jours plus tard, le 1er janvier 1898.

Le succès de la pièce ne s’est jamais démenti, en France (où elle est la pièce la plus jouée) comme à l’étranger. Le personnage de Cyrano est devenu, dans la littérature française, un archétype humain au même titre qu’Hamlet ou Don Quichotte (auquel il tire son chapeau dans la pièce), au point que ses éléments biographiques inventés pour l’occasion occultent parfois ceux de son modèle historique.

A partir de 12 ans
Durée : 1h25

Mise en scène : Maryan LIVER
Interprètes : Thomas BOUSQUET, Maryan LIVER
Création et régie lumières : Benjamin CIVIL
Costumes : Frédéric MOREL
Musiques : Mathieu SCALA

Dimanche 11 décembre 2022 à 17h30, Tartuffe par la compagnie des 100 têtes.

©Cie 100têtes

Orgon est l’archétype du personnage de cour, tombé sous la coupe de Tartuffe, un hypocrite et un faux dévot dont il est totalement dupe.
Tartuffe réussit ainsi à le manipuler devenant même son directeur de conscience. Au point de se voir proposer d’épouser Mariane, la fille de son bienfaiteur, alors même qu’il tente de séduire Elmire, la seconde femme d’Orgon, plus jeune que son mari. C’est là qu’intervient Dorine, la suivante de Mariane, figure éclairée, féministe avant l’heure, jamais à court d’arguments pour dénoncer les manoeuvres. Elle tient ici un rôle central et mène la révolte, non seulement contre l’imposteur, mais aussi, mais surtout contre la vieille société machiste et patriarcale. Réussira-t-elle à faire triompher le sens moral ?

Note d’intentions

L’origine du nom de Tartuffe pourrait être un dérivé de l’allemand der Teufel (le diable).
On le rapproche également des tartufoli (truffes) italiens, dérivé du latin terræ tuber (tumeur, excroissance de terre). Les deux options prennent sens à la lecture de la pièce de Molière. Et dans la version ici proposée.

La censure de ‘’Tartuffe’’ avait été motivée par le roi sous le prétexte qu’en ‘’pleine crise du catholicisme, il était dangereux de laisser représenter en public une pièce risquant de saper l’autorité de l’Église’’. Si la société a bien évolué au fil des siècles – la loi de 1905, en France, ayant changé la donne et limité ou modifié l’influence de l’église -, ‘’Tartuffe’’ a toujours un écho universel, indémodable. Ils sont légions en 2020, par représentation politique, lieux de culte et médias interposés, ceux qui prétendent guider tout le monde mais qui sont incapables de se guider eux-mêmes. Molière prétendait que son objectif premier avait été de dépeindre ‘’un méchant homme’’. J’ajouterai qu‘entre foi et mauvaise foi, il n’y a qu’un pas.
Certes, les ‘’Tartuffe’’ sont les hypocrites de la bien-pensance, de la tradition, de l’ignorance. Les contradictions et les manipulations sont leur quotidien. Mais mon parti pris est d’élargir le propos pour mieux le recentrer. Si le poids de la religion est toujours présent, le prisme de lecture est décalé. Ce sont ici les femmes qui prennent le pouvoir, qui cassent les chaînes. Elles ne sont pas dupes. Elles incarnent le charme, l’intelligence, le rire. La vie et la résistance. C’est d’ailleurs pourquoi la pièce est interprétée par 3 comédiennes également musicienne, danseuse ou chanteuse. Des muses, des femmes au service de la beauté et de la liberté. De manière ostentatoire et assurée, elles viennent ôter le voile grisâtre d’une vie contrainte ou soumise, au plus grand mépris d’une virilité qui n’a plus rien de triomphante.
Car en opposition, on ne verra dans cette adaptation que deux hommes, deux caricatures
d’un certain ‘’mal – être’’ : Orgon est le parangon du machisme, de la société patriarcale. Chef de famille risible, notable déconnecté de la société moderne, perclus de principes, il incarne ‘’le vieux monde’’. Et Tartuffe, véritable parasite extrêmement vorace, ne pourrait s’épanouir ailleurs que sur ce terrain favorable, comme une mauvaise herbe qui aurait trouvé son terreau. Il prétend agir pour la morale, le bien commun mais il n’est guidé que par les passions humaines (orgueil, concupiscence, etc.). Et ne fait que prôner la dictature de l’intime, par opportunisme plus que par conviction, ce qui est d’autant plus détestable. Entre les deux, qui est le diable, qui est la truffe ?

Que des comédiennes interprètent ces deux rôles masculins ajoutent beaucoup à la moquerie, et permet une légèreté de ton, une distanciation salvatrice. Cette version de ‘’Tartuffe’’ est d’abord une farce dans laquelle les alexandrins, malgré les coupes opérées, sont respectés. Et puisque justice va avec justesse, la comédie n’épargne pas non plus certaines femmes, complices du système, telle Madame Pernelle (la mère d’Orgon), que l’on pourrait qualifier en parfaite idiote utile de ‘’Tartuffo-collabo’’… En imposant Dorine comme personnage principal, qui reprend à son profit nombre de répliques, ‘’le Tartuffe’’ ici proposé est une pièce ouvertement féministe, au cœur de laquelle l’émancipation des femmes prend corps. Thème sociétal de premier choix.

Grégoire Aubert

A partir de 12 ans
Durée : 1h15

Mise en Scène : Grégoire Aubert
Avec : Sophie Millon, Théodora Carla et Anaïs Khaizourane
Création et régie lumières: Benjamin Civil

Billeterie en ligne

ou au Service Culturel, Espace Culturel Pierre Fournel, 21, Rue Armand Barbès, Castelnau-le-Lez.  Horaires d’ouverture : du mardi au vendredi, de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h00 et le samedi de 10h à 13h

Ou sur place le soir même 1 heure avant le spectacle.

Réservations fortement conseillées

TARIFS :  12€ et 8€ (-18 ans, demandeur d’emploi, étudiant / groupe de plus de 10 personnes et sur réservation uniquement).
30€ et 20€ le Pass « Les dimanches du Classique » (les 3 spectacles)
Mode de règlement : espèces, carte bancaire ou chèques à l’ordre de Régie Culture