Son art flirte avec les icônes de la pop culture et multiplie les clins d’œil aux figures féminines de ce panthéon. Johanne Cinier est une artiste plasticienne dont l’univers décalé est peuplé d’héroïnes et de madones à la puissance sexy et joyeuse.
Initiée au stylisme et au modélisme, passée par les maisons Givenchy et Arrow, l’artiste plasticienne travaille ses tableaux en relief. Peinture, collages de papier tapisserie et de tissus, travaux sur bois, utilisation de tissus tendus, d’azulejos, de lumières led en néon… À Sète, dans son atelier au sein de l’entreprise familiale Cinier, Johanne pratique un art fondé sur l’expérimentation.
Johanne Cinier :
Je récupère tout ce qui traîne. Parfois, la découverte d’un objet peut m’amener à créer un tableau. Mais cela peut être aussi un détail vu dans un magazine. Je pars d’une thématique, je me raconte une histoire puis je construis mon tableau avec des objets qui vont transformer l’histoire. C’est en expérimentant que je construis mon œuvre. Je m’exprime en utilisant le toucher. Je découpe des tissus, les déchire, les colore, les trempe, les peins, les enduis… Je découvre parfois des techniques imprévues en expérimentant, toujours en recherchant à déclencher des émotions.
Comme une chasse au trésor, on se prend au jeu en cherchant des références cachées. Elles sont autant de clés pour cerner l’histoire dans l’œuvre. « Je parle souvent d’ex-voto pour définir mon travail. Je construis une histoire, mais chacun peut imaginer la sienne, car elle n’est pas explicite. Cela pourrait être une offrande », poursuit l’artiste.
Des œuvres visuellement puissantes dont les codes flirtent avec ceux du kitsch, du pop art, du sacré et de la mode
À contre-courant du minimalisme, ses œuvres sont visuellement puissantes, utilisant des couleurs fortes et contrastées. Jouant avec les codes du kitsch et du pop art, du sacré et de la mode, Johanne Cinier invite David Bowie, Debbie Harry, Kate Moss, Madonna ou encore les femmes de sa famille dans ses tableaux. Artistes majeurs, mode, poésie, musique… Johanne multiplie les références culturelles, détourne Le Bain Turc d’Ingres, revisite La Cène en la féminisant, imagine une Vénus par Richard Hamilton, fait référence à Man Ray, Martial Raysse, Jeff Koons ou Jean-Paul Gaultier, habille Frida Kahlo d’une jupe zébrée, joue avec de la dentelle… « Je viens de l’univers de la mode et cela se traduit dans mes œuvres. »
Ce qui lui plaît le plus ? Le jeu et les débuts. « J’éprouve beaucoup de joie à peindre. Mes œuvres en portent les traces. Ce qui m’excite le plus c’est le départ de quelque chose et sa construction. Lorsqu’une œuvre est vendue, l’histoire devient celle de l’acquéreur. »
Johanne Cinier est représentée par le galeriste Roger Castang à Perpigan, la Galerie Florence à Béziers, Le Réservoir à Sète et la Galerie Jane Griffiths à Val d’Isère.