Pour la 281e édition de la Saint-Louis à Sète, l’artiste Arthur Dupuy signe une affiche vibrante et chargée de sens. Entre héritage familial, amour du paysage méditerranéen et langage plastique personnel, il affirme une vision artistique profondément ancrée dans sa ville natale.
À Sète, terre d’art et de lumière, la Saint-Louis est bien plus qu’une fête populaire : c’est un marqueur identitaire, un ancrage collectif. Cette année, c’est Arthur Dupuy, artiste sétois aux multiples facettes, qui a été choisi pour réaliser l’affiche officielle de l’édition 2025. Une mission artistique forte, presque intime.
Une création entre filiation et réinvention
Arthur Dupuy n’est pas un inconnu à Sète. Fils du peintre Gilles-Marie Dupuy, qui avait lui-même signé une affiche des joutes dans les années 1980, il reprend aujourd’hui le flambeau dans un geste à la fois symbolique et créatif. Mais s’il honore cette mémoire, Arthur impose une écriture visuelle bien à lui, loin de toute nostalgie…
Loin des codes figuratifs traditionnels, sa proposition explore les formes abstraites, les matières brutes et les jeux de lumière, dans une esthétique contemporaine qui dialogue subtilement avec l’histoire.
Une peinture de la mer intérieure
Influencé par des maîtres comme Pierre Soulages ou Yves Klein, Arthur Dupuy développe depuis plusieurs années un langage pictural singulier. Sa démarche s’appuie sur un travail intense de la matière : pigments denses, superpositions, grattages, accidents heureux. Il utilise notamment le brou de noix, pigment naturel riche et vivant, pour créer des toiles où la profondeur rencontre la lumière.
Sa peinture évoque des fragments du paysage maritime : les eaux sombres du port, les reflets métalliques des canaux, les ciels changeants de l’étang de Thau. Ce n’est pas une figuration, mais une traduction sensible du territoire, presque physique, où chaque couche de matière porte la mémoire du lieu.
Pour Arthur, concevoir cette affiche de la Saint-Louis 2025 n’était pas un simple travail de commande. C’était une résonance personnelle, une manière de renouer avec ses racines tout en affirmant sa vision du monde.
Son œuvre, pensée comme une évocation sensorielle et symbolique des joutes sétoises, mêle abstraction vibrante, textures minérales, et une palette inspirée des couleurs du Sud. On y perçoit autant la tension du combat nautique que la douceur des soirs d’été sur les quais.
En signant cette affiche de la Saint-Louis, il offre à la ville un regard neuf, poétique et puissant, qui dit autant son amour du territoire que sa capacité à en faire surgir la modernité.