Notre sélection Rentrée littéraire

Notre sélection Rentrée littéraire Episode #1

Impossible de lire les 490 romans qui composent la Rentrée littéraire cette année. 490, le nombre peut paraître important mais c’est la première fois en vingt ans qu’il passe sous la barre des 500 ! Nous avons donc décidé à la rédaction, de façon complètement subjective, de vous partager notre sélection. Tous les jours de cette semaine nous allons égrainer les 20 titres que nous avons retenus. Juste une dernière chose, poussez les portes des librairies pour allez découvrir et toucher les livres, c’est essentiel.

 

EPISODE 1

Dans ce premier chapitre de notre sélection, un récit sensible empreint de mémoires familiales et de questionnements identitaires côtoie une réflexion sur le désir sexuel, un roman initiatique délicat et cru à la fois, un voyage sur les routes californiennes.

Qui sait  de Pauline Delabroy-Allard

Gallimard, 208 pages, 19,50€

“J’attends que quelque chose se passe. Je crains, à tout moment, que ça ne fonctionne pas, qu’il y ait un problème, un chaînon manquant. Je ne vois pas comment cette opération pourrait se dérouler sans encombre. J’ai pris un numéro à l’entrée du service état civil, j’ai pris aussi mon air le plus désinvolte, comme si cela m’arrivait tous les mardis, d’aller me faire faire une identité”. Avant d’être enceinte, Pauline ne s’était jamais posé la question de ses origines.
Et puis cela devient crucial. Elle sonde alors le sens des mystérieux prénoms secondaires qui figurent sur sa carte d’identité : Jeanne, Jérôme, Ysé.

L’Inconduite  d’Emma Becker

Albin Michel, 368 pages, 21,90€

 

« Cette grande joie sombre du désir qui rapproche les hommes et les femmes, ça me passionne, ça me réjouit, ça m’émeut au plus profond de moi-même. C’est ce désir pulsion de vie que j’aime et que j’ai envie de raconter dans mes livres ». E. B. Peut-on rester femme en devenant mère ? Peut-on rester soi dans le désir des hommes ? Avec humour et mordant, Emma Becker confirme son talent littéraire.

Moi qui ai souri le premier de Daniel Arsand

Actes Sud, 112 pages, 15€

Un viol, une disparition, un passage à tabac, trois moments de violence inouïe qui creusent la béance sur laquelle s’échafaude, dès avant l’âge “adulte” , la jeune vie d’un garçon homosexuel. Trois souvenirs d’adolescence qui signent plus encore que la fin de l’innocence, la fin prématurée des promesses. Ce texte brûlant, sans doute le plus intime et le plus cru de Daniel Arsand, peut se lire comme le making of de son incroyable roman, “Je suis en vie et tu ne m’entends pas”.
Mais aussi, comme le un-making de toute une vie.

Cavales  d’Aude Walker

Fayard, 354 pages, 20€

Camille roule sur les routes montagneuses de Californie. A l’arrière de sa voiture, un enfant mutique. A chaque pause, Camille tape frénétiquement sur le clavier de son téléphone pour envoyer de longs mails. A qui ? Jack a fait l’acquisition d’un mobil-home, est descendu dans le canyon, puis est remonté sur l’autre versant. Là, il s’est installé avec une longue-vue pour observer sa propre maison. Et comme entre les deux, à l’autre bout de la longue-vue, il y a Ella.
Désormais seule dans la maison où elle cohabitait naguère avec Jack. Trois destins comme seule l’âpreté de la Californie semble capable d’en produire. Enfin, bien sûr – c’était écrit -, leur rencontre. Leur collision, plutôt ? Mêlant plusieurs gammes littéraires, à la fois roman de l’attente, road movie et livre de mémoire, Cavales mêle aussi plusieurs registres de langue et de narration pour mieux faire apparaître le paradoxe de nos solitudes où les autres tiennent tant de place, la douleur de l’arrachement et l’impossibilité du deuil.