Festival de la Biographie de Nîmes

3 raisons d’aller au Festival de la Biographie à Nîmes

C’est aujourd’hui que commence le Festival de la Biographie de Nîmes. De vendredi 26 janvier à dimanche 28 janvier, il réunira une centaine d’auteurs à Carré d’Art. Dédicaces, conférences,  débats, concerts, lectures et projections, cet événement très attendu est l’un des plus important de la saison culturelle. Nos 3 raisons d’y aller.

Un thème universel

“Souvenirs d’enfance”, le thème de cette édition du Festival de la Biographie est universel et fédérateur. Ces souvenirs sont la part tendre et innocente de nos êtres et créent des ponts entre les générations. Découvrir ceux d’illustres personnages à travers leurs biographies et les comparer aux nôtres est délicieux et nous les rend plus proches.

Des auteurs accessibles réunis pendant 3 jours à Carré d’Art

Fait rare, une centaine d’auteurs prestigieux seront réunis à Carré d’Art le temps d’un long week-end. Si nous sommes habitués aux signatures d’auteurs en librairies, avoir la possibilité de rencontrer et d’échanger avec autant d’auteurs réunis dans le même espace est très rare. Préparez votre liste et créez votre parcours de dédicace à l’aide du plan du festival à télécharger ici.

Les auteurs immanquables de cette édition

Parmi les 100 auteurs qui seront présents, difficile de tous les rencontrer pendant les 3 jours très riches de cette programmation, nous avons choisi de mettre le projecteur sur 10 d’entre eux. Voici nos immanquables du festival.

Franck Maubert “Bacon, éclats d’une vie” (Seghers)

Il fallait oser illustrer la vie et l’oeuvre de Bacon dans un roman graphique… pari réussi pour Manel et Maubert ! Souvent considéré comme le plus grand peintre de son temps, excentrique, autodidacte, lecteur passionné, voyageur, joueur, noctambule, alcoolique, provocateur, autodestructeur, Francis Bacon est un personnage fascinant.S’il a fait l’objet de quantité de monographies, de biographies, de livres d’entretiens, aucun ouvrage n’avait encore raconté sa vie et son oeuvre par le texte et l’image.De l’enfance irlandaise aux errances nocturnes londoniennes et parisiennes, des casinos de Monte-Carlo aux bars troubles de Tanger, en passant par le chaos de ses ateliers et les grandes expositions, une vie défile : les premiers pas dans l’art, les amants, les amis célèbres, mais aussi le rapport aux maîtres et à la littérature, les secrets de fabrication des chefs-d’œuvre… Franck Maubert et Stéphane Manel nous convient à une envoûtante balade artistique au cœur du XXe siècle.

Denis Podalydès “En jouant, en écrivant. Molière & Cie” (Seuil)

« Le quatre centième anniversaire de la naissance de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J’ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J’appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l’emblème et l’apanage. Ma fréquentation de l’œuvre s’est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m’a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l’appétit, du besoin presque buccal que j’ai de Molière. » Denis Podalydès

Un auteur classique doit être considéré comme un « contemporain, neuf, pertinent et subversif, mais aussi fragile, difficile et discutable ». Telle est l’ambition de celui pour qui Molière fut la « porte d’entrée du théâtre » : créer une mémoire active de ses œuvres littéraires, « trouver la beauté nouvelle et l’énergie actuelle qu’elles contiennent pour peu qu’on y travaille avec un esprit libre et des forces vives »

Boris Cyrulnik  “Quarante voleurs en carence affective”(Odile Jacob)

« Pendant les années de guerre, j’ai été privé de toute relation. Après la guerre, j’ai été placé dans une institution. Dans ce désert affectif, où la plupart des enfants s’éteignent, j’ai réussi à m’évader en découvrant les mondes animaux. Comme il n’y avait personne à rencontrer, je m’échappais par une déchirure du grillage pour aller parler au chien du voisin. Il m’accueillait avec joie quand je lui racontais mes malheurs. Ce chien m’a beaucoup aidé. Mes seules relations humaines, je les avais avec des bêtes.
Est-ce la raison pour laquelle j’ai toujours pensé qu’en étudiant les animaux on pourrait mieux comprendre la condition humaine ? » B. C. Les enfants en carence affective risquent de devenir des adultes violents. La parole humaine, source de créativité, engendre aussi l’horreur des guerres de croyance. Comparant les animaux et les hommes, convoquant une somme inégalée de connaissances et d’expériences cliniques, Boris Cyrulnik nous fait ressentir et comprendre la violence du monde et les racines de la guerre. Poursuivant son exploration conjuguée de l’âme humaine et des mondes animaux, Boris Cyrulnik nous livre ici une oeuvre magistrale, où l’on découvre un savant derrière le conteur et le sage.

Laurent Delmas  “Jean-Paul Belmondo” (Gallimard)

Le nom et le surnom de Jean-Paul Belmondo sont devenus comme des prises de position : il y aurait le Belmondo de Godard, Truffaut ou Melville et le Bébel de Lautner, Verneuil et Audiard. Il y aurait le Belmondo, devenu un “verbe” selon Tarantino, et le Bébel qui aurait tout d’un “guignolo” . On pourrait décliner à l’infini ces antagonismes pour découvrir peut-être qu’ils n’en sont pas vraiment… Richement illustré, cet ouvrage revient sur la filmographie éclectique de l’acteur disparu en 2021. A travers seize témoignages inédits de proches collaborateurs et de cinéphiles passionnés, accompagnés de nombreux extraits de films et d’archives, Laurent Delmas rend compte d’une carrière multiple, entre cinéma d’auteur et films populaires. Avec Jacqueline Bisset, Thierry Frémaux, Laurent Gerra, Michel Hazanavicius, Cédric Klapisch, Philippe Labro, Patrice Leconte, Claude Lelouch, Stéphane Lerouge, Géraldine Pailhas, Jean-Paul Rappeneau, Bernard Stora, Danièle Thompson, Serge Toubiana, Ginette Vincendeau et Rebecca Zlotowski.

Vladimir Fédorovski “Le diplomate venu du froid” (Balland )

Aujourd’hui la succession de Vladimir Poutine est le principal problème de la Russie avec des répercussions majeures sur les affaires mondiales. Mais pourquoi les complots de succession politique sont si aléatoires dans ce pays devenant une sorte de malédiction de cette civilisation ? Le parcours personnel de Vladimir Fedorovski fut directement marqué par ces complots. Sa familiarité avec des grands personnages de ce siècle et sa connaissance des arcanes du Kremlin ont permis à l’auteur de recueillir des témoignages uniques et de se plonger dans des secrets de notre temps. Bousculant des idées reçues et révélant des derniers mystères de cette période charnière il propose raconter notre époque à travers son destin d’un homme à part : un influent diplomate de la pérestroïka, acteur politique au moment de la sortie de la guerre froide et l’écrivain contemporain d’origine russo-ukrainien le plus édité en Europe. C’est une chance extraordinaire que de s’être trouvé là où il le fallait, quand il le fallait…

Daniel Herrero “Dictionnaire amoureux du rugby des temps modernes” (Plon)

“Pendant longtemps, notre rugby a roupillé. En devenant professionnel, en 1995, il a opéré sa mue. Petit à petit, les contrats ont remplacé les élans d’amour, les sciences se sont imposées partout, et les joueurs, eux aussi, ont évolué. Les jeunes nés dans les années 2000 ne semblent pas connectés avec les mêmes fibres que leurs prédécesseurs. Ils font leurs passes sans s’affoler et tapent des coups de pied dans la sérénité.
En France, l’élite est devenue très difficile d’accès. Au sein des grandes compétitions, les femmes ont été accueillies dans une bouffée de joie, ce qui présage d’un avenir radieux. Après le krach du professionnalisme, le jeu du rugby moderne a été bouleversé : partout dans le monde, on s’est mis à jouer de la même façon. Jusqu’à récemment, où tout s’est mis à bouger. A l’aube de la Coupe du monde de rugby et de la grande fête olympique toutes deux prévues en France, où en est-on ? Je vous invite à suivre mon chemin de réflexion et à prendre la photo de mon rugby d’aujourd’hui.”

Gilles Kepel “Prophète en son pays “(L’Observatoire)

“Septembre 1980. Je vogue en direction d’Alexandrie. Je vais rejoindre le poste de doctorant qui m’attend au Caire pour ma thèse sur les mouvements islamistes. J’ai 25 ans et j’inaugure ma vocation…”. Prophète en son pays est un récit de formation qui couvre les quatre décennies pendant lesquelles Gilles Kepel a parcouru le monde arabe et musulman, de l’Egypte au Maghreb en passant par le Levant et le Golfe, ainsi que les “banlieues de l’islam” de l’Hexagone et de l’Europe.
Kepel fut en effet le premier à identifier et à étudier les mouvements islamistes, lors de l’assassinat de Sadate, en 1981, et à observer la naissance de l’islam en France dans ses significations multiformes. Malgré l’écho international de sa vingtaine de livres, traduits en de nombreuses langues, ses analyses se sont régulièrement heurtées aux idéologies dominantes à l’Université – du tiers-mondisme d’hier à l’islamo-gauchisme d’aujourd’hui – comme aux politiques à courte vue des dirigeants français et de leur administration. Sa mise en perspective de l’évolution du jihad faisant désormais autorité, et ses réflexions sur le “jihadisme d’atmosphère” alimentant le débat public, il en éclaire ici la controverse avec humour et érudition, face à la déferlante woke qui menace les études circonstanciées de l’islam contemporain et obère la libre réflexion sur notre société française.

Stéphane Lambert “Vincent Van Gogh. L’éternel sous l’éphémère” (Arléa )

Comme l’écrivait Vincent dans son ultime lettre : Vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux. Il en ressort un chemin fulgurant et habité où l’art éclaire la quête spirituelle d’une vie en laquelle chacun d’entre nous pourra reconnaître ses plus essentiels questionnements. Stéphane Lambert retrace la vie itinérante du plus humain des peintres en le suivant dans cinq lieux emblématiques (Amsterdam, Paris, Arles, Saint-Rémy et Auvers-sur-Oise) avec pour principal repère les œuvres qu’il y a produites. Car comme l’écrivait Vincent dans son ultime lettre : Vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux. Il en ressort un chemin fulgurant et habité où l’art éclaire la quête spirituelle d’une vie en laquelle chacun d’entre nous pourra reconnaître ses plus essentiels questionnements.

Ève Ruggieri “Au cas où je mourrais ” (Flammarion)

“Je suis née un 13. Un chiffre qui porte malheur, pour une grande partie de mes compatriotes qui n’en sont pas à une contradiction près lorsque, ce même jour, ils se ruent dans les bureaux de tabac pour jouer au loto. Le 13 mars 1939, quatre mois et demi avant l’entrée de la France en guerre contre l’Allemagne, je fais plus discrètement la mienne dans ce monde où je vais grandir au rythme mesuré d’une famille d’artistes musiciens du côté de mes parents et d’artisans du côté de mes grands-parents”.
Pour la première fois, Eve Ruggieri se raconte dans une autobiographie foisonnante où elle revient sur son parcours, ses émissions à la radio et à la télévision, comme Eve raconte ou Musiques au cooeur, et ses plus belles rencontres (Vladimir Horowitz, Herbert von Karajan, Nina Simone, Luciano Pavarotti, François Mitterrand, Jessye Norman, Roberto Alagna…), avec le talent de conteuse qu’on lui connaît.

Bruno Solo “Le voyageur d’histoire” (Édition du Rocher)

Dans Les Visiteurs d’Histoire, Bruno Solo avait convié chez lui, le temps d’un dîner imaginaire, des figures de notre Histoire. Telle une évidence, une autre envie est née : faire le chemin inverse, emprunter les couloirs du temps, et s’inviter à son tour. A Alexandrie, Cléopâtre, déesse fascinante et mystérieuse, se confie. Suétone, l’incroyable narrateur de la Vie des douze Césars, le reçoit chez lui à Rome. Hildegarde de Bingen convoque Dieu au rendez-vous. Avec François Rabelais, à Meudon, leur ancrage commun, le verbe se fait chair, vin et esprit. Jacques de Molay, dernier grand maître des Templiers, pouvait-il se douter qu’il inspirerait Les Rois maudits ? Artemisia Gentileschi, héritière de l’école caravagesque, bouleverse par ses failles et ses blessures. Jean Anthelme Brillat-Savarin, le “prince des gastronomes” , s’impose par son raffinement et sa verve gourmande.
L’intemporelle comtesse de Ségur nous rappelle à tous que l’enfance est l’âge de nos premiers émois historiques. Quant à Eugene Bullard, héros afro-américain oublié et qui s’est battu pour la France, il fait rimer jazz et Histoire. Avec son sens de la narration, ses dialogues savoureux, et surtout, cette empathie intime pour ses hôtes, Bruno Solo nous embarque dans cette aventure aux quatre coins du monde. Il nous offre des portraits vivants de personnalités parfois méconnues, qui l’accompagnent depuis longtemps et aiguisent sa curiosité depuis toujours. Un nouveau “cocktail réjouissant, mélange d’érudition et d’humour taquin” , ainsi que François Busnel avait qualifié Les Visiteurs d’Histoire.

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