TOP, RÉGINE CHOPINOT

Dans son titre même, (top) dit beaucoup de l’urgence à danser ensemble. Spectacle pris dans les mailles des confinements et autres reports, la pièce de Régine Chopinot semble en avoir tiré un supplément d’énergie.

Réunissant 7 danseurs, un guitariste et un batteur, (top), comme branché sur un courant continu de gestes et de pas, est également une affaire de transmission. Régine Chopinot dit, joliment, que dans (top) il y a de cela, un partage du sensible et du vivant. Depuis ses années nouvelle vague, la chorégraphe s’est inventée plusieurs vies, osant les grands formats comme les propositions plus conceptuelles, prenant du recul aussi. (top) est ouvert au courant d’air, des marches au plateau, des courses de belle tenue, pour mieux se libérer des contraintes. Pas de décor mais une bande-son puissante, pas de narration mais une grammaire gestuelle sans cesse renouvelée. Surtout la chorégraphie s’autorise toutes les audaces, pas de deux et pirouettes, accent rock et rythmique folle. « Tout acte est politique » dit encore Régine Chopinot. (top) pourrait bien être un manifeste actuel, un horizon partagé réconciliant la jeunesse et les anciens. Par son envie d’en découdre en scène, ce principe de mémoire partagée, Régine Chopinot fait de (top) une utopie en mouvement. « Je travaille dans l’action avant toute chose, vient ensuite l’analyse ». Au final, chacun est d’ailleurs invité à entrer dans le flow. (top) ou l’art de danser sa vie.